La Tunisie fait face à une évolution alarmante des tendances matrimoniales, avec une baisse significative du nombre de mariages et une hausse marquée des divorces. Selon Abdeljalil El Hani, président de la commission des finances et du budget à l’Assemblée des représentants du peuple, pas moins de 14 000 divorces ont été enregistrés en 2023, dont 45 % sous la forme de divorce unilatéral (Talak Incha). En parallèle, 256 000 personnes ont été condamnées pour non-paiement de pension alimentaire, et un grand nombre d’entre elles se trouvent actuellement en détention. Cette situation représente un poids financier considérable pour l’État, entre les coûts d’incarcération et l’augmentation des dépenses du Fonds de pension alimentaire. Lors son passage ce jeudi 06 mars 2025 sur Jawhara FM, El Hani a souligné une autre tendance inquiétante : la réticence croissante envers le mariage. Le nombre de contrats de mariage a chuté de 100 110 en 2014 à 78 500 en 2022, soit une baisse de 30 % en moins d’une décennie.
Par ailleurs, l’âge moyen du mariage recule, atteignant 35 ans pour les hommes et 29 ans pour les femmes. Face à cette situation, une initiative législative est en cours pour instaurer une amnistie générale en faveur des détenus condamnés pour non-paiement de pension alimentaire, afin d’atténuer l’impact financier et social de ces incarcérations.
Une mesure qui pourrait alléger la pression sur les prisons et permettre aux concernés de reprendre une activité économique en faveur de leurs familles. Ce phénomène de recul du mariage et d’explosion des divorces soulève de nombreuses interrogations sur l’évolution des structures sociales en Tunisie, alors que les difficultés économiques continuent d’affecter profondément la vie des citoyens.
